Table ronde n° 3 ICT, jeunes diplômés : quel déploiement CGT ?
Face à un syndicalisme traditionnel, quelles sont les attentes des jeunes diplômés et ICT ? Quelles stratégies la CGT et son Ugict sont-elles en mesure de développer ?
La question posée n’appelle ni de réponse unique, ni de réponse simpliste car aujourd’hui, comme le souligne le sociologue Michel Vakaloulis : « Nous vivons dans une économie d’incertitude et dans un sentiment d’impuissance sociale ». Se conjuguent donc une nécessité de continuer la rénovation des pratiques et des outils syndicaux et l’urgence face à l’émergence de luttes innovantes, comme celles des sages-femmes. À grands renforts de réseaux sociaux et d’initiatives spectaculaires, mais aussi par l’émergence de coordinations avec leur danger corporatiste.
L’intervention de Marie Claude Otton, en ouverture de cette table ronde, nous permet de faire le point sur cette mobilisation. Celle des intermittents du spectacle reste aussi un cas d’école. Angeline Barth de la Fédération CGT du spectacle, retrace la lutte pour la préservation de l’assurance-chômage qui aboutit, le 27 février dernier, à faire battre le pavé des rues de Paris à plus de 20 000 militants : « Le Medef a enflammé la profession, mais les mobilisations ont débuté en 2003 ». Ainsi, les structures régionales propres aux intermittents (Syndicat national de métier) ont permis de travailler, en toute transparence, avec les UD et les UL.
Ces convergences apparaissent à un moment où ce sont les socles mêmes qui sont remis en cause, analyse Michel Vakaloulis.
Pourtant, les attentes des jeunes envers les syndicats existent, souligne William Martinet secrétaire général de l’Unef. « Cette génération, marquée par le chômage, déçue par l’alternance politique, est consciente de rentrer dans l’insertion professionnelle par le sas de la précarité de 22 à 27 ans ». En France, la discrimination de la jeunesse est une réalité « soutenue par les pouvoirs publics » précise le responsable syndical étudiant. Avec la moitié de salariés, les étudiants possèdent déjà une solide expérience du monde du travail et sont conscients que l’engagement collectif peut répondre à leurs préoccupations. « Il y a des raisons d’être optimistes car ils veulent s’engager ». Et de souligner les actions conjointes et efficaces de l’Ugict et de l’Unef au cours des dernières années.
Caroline Blanchot nous apporte le témoignage des cheminots qui tentent de bouger leurs formes d’organisation au regard des évolutions de l’entreprise et du salariat et de se renforcer en direction des ICT qui se retrouvent majoritaires sur certains sites comme Saint Denis. « Les cadres ne sont pas acquis à la direction » souligne Caroline Blanchot « des sections encadrements ont été crées et leurs élus ont acquis leur légitimité. »
Quant à Boris Plazzi de la Fédération de la métallurgie, il nous informe qu’à leur prochain congrès, le déploiement vers le ICT sera un des engagements de leur prochain congrès.
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