La branche cadres, ingénieurs et techniciens de la CGT, a profité de la présence de Thierry Lepaon, pour présenter les résultats d’un sondage sur les cadres.
« Les cadres surchargés » dans le BP Dijon Ville
Entre une conférence à Berlin et une mobilisation des cheminots à Paris, Thierry Lepaon, secrétaire général de la CGT tenait à passer par Dijon. Car depuis ce mardi s’y tient le 17e congrès de l’UGICT-CGT, l’Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens du syndicat. « Nous pouvons être fiers de cet outil. Grâce à lui, la CGT rassemble l’ensemble des salariés quelle que soit leur origine socioprofessionnelle », justifie-t-il. Et de constater : « les préoccupations des ingénieurs, cadres et techniciens sont les mêmes que les ouvriers et les employés. Ils se posent des questions sur leur salaire, l’emploi, la reconnaissance des qualifications… »
Pour appuyer les propos de Thierry Lepaon, Marie-Josée Kotlicki, secrétaire général de l’UGICT-CGT, a présenté les sondages commandés à Via Voice sur les opinions et attentes des cadres au travail, puis des techniciens. « Nous constatons une démobilisation des cadres en France. Ce que nous appelons le Wall-Street management, le management financier, percute leur éthique professionnelle », expose-t-elle. En effet, l’un des sondages montre que 65 % des cadres considèrent que leur niveau de rémunération est en inadéquation avec leur implication. Un cadre sur deux estime que le management se détériore. Ou encore, 68 % des cadres soulignent que leur charge de travail augmente.
« Il faut travailler à la construction d’un statut de cadre. Aujourd’hui, ils sont considérés comme des exécutants des actionnaires avec des responsabilités élargies par rapport aux autres employés », gronde Marie-Josée Kotlicki. Face à ces chiffres et constats, Sophie Binet, secrétaire nationale de l’UGICT détaille quelques orientations du syndicat, pour les trois années à venir : « face à cette charge et cette intensification du travail, nous allons encourager le rôle des lanceurs d’alertes sanitaires pour les salariés dont la santé et l’environnement sont menacés ». Selon le sondage, la vie professionnelle déborde davantage sur la vie privée pour 58 % des cadres. « Nous allons lancer une campagne pour que soit reconnu le droit à la (dé) connexion », propose Sophie Binet. Enfin, pour remobiliser les cadres, cette dernière insiste sur la « revalorisation de l’entreprise : il n’est pas possible que le chef d’entreprise soit le mandataire des actionnaires ». À ce sujet, Thierry Lepaon, pointe la loi sur la sécurisation de l’emploi « qui devait donner plus de droit aux employés ». Or, « dans le cas Alstom, il est inadmissible que les salariés apprennent dans les médias que l’actionnaire principal se retire. Cette manière de les traiter est très méprisante. »
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