Thierry Lepaon : « la CGT de tous les Ingénieurs, cadres, techniciens, chercheurs ou agents de maîtrise. »
Chères et chers camarades,
Permettez moi de vous remercier pour votre invitation et de vous dire combien je suis heureux d’être ici, et cela à double titre. D’abord pour retrouver Marie Jo, qui nous a fait faux-bond pendant quelques mois. Mais Marie Jo est une femme de convictions et d’engagement et je sais qu’elle n’aurait raté pour rien au monde un congrès de l’Ugict. Merci donc Marie Jo pour ta combativité et ta fidélité à la CGT.
Heureux aussi qu’une organisation syndicale comme la CGT, soit en capacité de réunir en congrès 400 syndiqués de l’encadrement, qui débattent pendant cinq jours de leur engagement pour créer une dynamique de progrès social. 400 délégués qui réfléchissent dans le même temps aux pratiques et aux outils syndicaux que la CGT doit inventer et mettre en œuvre pour être la CGT de tous les Ingénieurs, cadres, techniciens, chercheurs ou agents de maîtrise.
La CGT, avec ses origines ouvrières et ses fondements de classe est la seule confédération non catégorielle à pouvoir faire cela. L’outil de la CGT, l’UGICT, parce qu’elle organise les ICT de façon spécifique dans la CGT pour qu’ils puissent élaborer leurs revendications, nous permet cela. Mesurons l’atout dont nous disposons aujourd’hui, dans une situation où nous avons besoin de mettre en mouvement l’ensemble des salariés, tels qu’ils sont et là où ils sont, pour trouver le chemin d’une sortie progressiste de la crise dans laquelle nous sommes, en France et en Europe.
Le 50ème anniversaire de l’UGICT sous le signe duquel est placé votre congrès nous donne l’occasion d’apprécier le résultat du long cheminement de la CGT avec les cadres, et de sa volonté permanente de rassembler le salariat, dans toute sa diversité sociale et d’opinion.
Et c’est bien cette question de l’élargissement de la syndicalisation et de l’action des salariés qui nous est posée aujourd’hui.
Je ne veux pas refaire ici l’analyse de la situation sociale, économique et politique dans laquelle nous sommes. Vous avez sans doute largement débattu des conséquences des stratégies patronales et des choix politiques et économiques faits par ce gouvernement et les gouvernements précédents, sur la vie au travail des salariés de vos catégories.
Je me limiterai donc à quelques points.
D’abord la question de la politique industrielle.
L’emploi industriel, c’est ce qui permet de produire des biens matériels d’équipement et de consommation, c’est l’équilibre de notre balance commerciale, ce sont des millions d’emplois induits dans le commerce, la logistique, les services publics, les infrastructures, c’est une politique de recherche et développement, c’est le financement de notre protection sociale.
La reconquête et le développement de l’emploi industriel sont la condition du redressement productif, du redressement du pays, de la création de richesses, de la possibilité d’ouvrir une ère de progrès, d’offrir un avenir à la jeunesse face aux adeptes de la décroissance.
C’est aussi un combat acharné contre la financiarisation de l’économie, la spéculation, l’évasion fiscale et sociale.
Mes Chers Camarades, nous avons perdu 2 millions d’emplois industriels en 30 ans. Les effectifs de l’industrie ont baissé de 25% depuis l’année 2000.
Ces chiffres masquent des réalités très diverses.
Ils occultent la nature des emplois et les transformations des organisations dans les entreprises.
La sous-traitance en chaîne et les externalisations ont modifié le périmètre des entreprises, des emplois industriels et de leur contenu.
Cependant, le recul industriel est incontestable.
Depuis plusieurs années, la CGT est engagée dans ce combat pour l’industrie.
Souvenons-nous des luttes contre les fermetures des mines, des luttes contre la casse de la sidérurgie, des chantiers navals, de l’automobile, de l’électro-ménager …
Nous avons besoin d’une relance de la politique industrielle, appuyée sur les filières existantes, le développement de la recherche, la qualification des salariés et la revalorisation du travail.
Notons au passage qu’en 2012, la part du travail non qualifié était de 22,7% en France alors qu’elle n’est que de 14% en Allemagne.
Relancer une politique industrielle, cela demande d’abord de retrouver une vision de long terme qui fait défaut aujourd’hui aux industriels eux-mêmes, au système de crédit bancaire et à l’action publique.
Si le jeu du marché, de la mise en concurrence généralisée des salariés et des territoires permettait de maintenir et développer le potentiel de production industriel dans notre pays, cela se saurait et il ne serait pas nécessaire de lutter pour une reconquête.
L’Etat doit donc pleinement jouer son rôle pour organiser le bien commun et disposer des moyens politiques et réglementaires pour le faire.
Le gouvernement, et notamment le Ministre de l’Economie et du Redressement productif affiche un certain volontarisme.
Un décret relatif aux investissements étrangers vient d’être publié ce 15 mai.
Sa principale disposition est d’obliger les investisseurs étrangers à passer par une autorisation ministérielle préalable dans un certain nombre de secteurs : l’Energie, les Transports, l’Eau, la Santé, et les Télécommunications, en plus du secteur de la Défense nationale, déjà concerné.
Ce décret est bien insuffisant pour protéger les entreprises industrielles et les emplois menacés par les opérations spéculatives et boursières.
Des secteurs stratégiques pour l’économie du pays ne figurent pas dans ce décret, comme la sidérurgie par exemple.
Et surtout, rien n’est prévu pour étendre les droits d’intervention des salariés comme le droit du CE de suspendre les licenciements et de suspendre les aides publiques. Or, c’est bien l’intervention des salariés sur la stratégie et les décisions de l’entreprise qui est le meilleur garant pour défendre l’intérêt général contre les choix des actionnaires.
Dans le cas d’Alstom, les salariés concernés défendent d’une part le maintien de la cohérence industrielle du groupe avec les deux branches énergie et transport, et le développement des coopérations existantes. Ces exigences doivent faire partie du cahier des charges industriel.
Enfin, la question centrale de l’intervention de l’État dans l’actionnariat et la gestion des entreprises menacées n’est pas non plus d’actualité dans ce décret alors que l’Etat possède des outils pour cela comme la Banque Publique d’Investissement, la Caisse des dépôts et consignation ou encore l’agence de participation de l’État
Le deuxième sujet caractéristique de l’impasse de la politique gouvernementale menée sous pression du MEDEF, ce sont les mesures fiscales annoncées par le Premier ministre pour les ménages les plus modestes.
Elles concernent 3 millions de contribuables et visent en particulier à « sortir » de l’impôt 1,8 million de ménages.
Ce qui veut dire que pour 3 millions de contribuables, les revenus sont insuffisants et nécessitent des mesures urgentes !
En l’absence de réforme touchant l’ensemble du système fiscal, y compris la TVA, ces mesures d’urgence sociale, sans doute nécessaires, ajoutent encore de la distorsion à notre système fiscal. Elles sont destinées à compenser l’absence d’évolution des salaires, notamment du SMIC et du point d’indice des fonctionnaires. Encore une fois, l’état vole au secours du patronat en rognant sur ses capacités d’intervention publique.
Ces annonces sont dérisoires comparées aux 30 milliards d’euros d’allégements d’impôts et de cotisations sociales accordés aux entreprises sans aucune contrepartie en termes d’emploi ou de salaires.
Les allègements sociaux et fiscaux portant sur les bas salaires font porter sur les salariés des catégories intermédiaires et supérieures l’essentiel de l’effort, comme c’est le cas également pour la retraite ou l’assurance chômage, alors que leurs rémunérations ne progressent pas non plus.
En l’absence de perspectives transformatrices de la société, ces mesures catégorielles font courir un risque à notre cohésion sociale, à notre vivre ensemble. Elles sont économiquement inefficaces et elles ne règlent pas les problèmes de précarité, de salaires, de formation et de retraites des salariés les moins qualifiés.
Pour relancer l’économie, il faut relancer la demande. La croissance atone du 1er trimestre 2014 et le recul de la consommation des ménages sont là pour le démontrer.
Relancer l’économie, cela passe par une augmentation générale des salaires, dans le public comme dans le privé et par la reconnaissance des qualifications. C’est ce qu’ont exigé les fonctionnaires le 15 mai dernier à l’appel de l’ensemble des organisations syndicales.
L’insatisfaction du monde du travail et de la jeunesse est grande.
L’aggravation de la situation sociale conduit aujourd’hui une grande partie des citoyens à ne rien attendre de la politique.
Une autre partie a envoyé un signal de détresse en votant pour l’extrême droite lors des dernières élections municipales. La progression du vote pour l’extrême droite, dans un contexte d’abstention record aux élections Européennes est annoncée dans tous les sondages.
Non seulement les politiques d’austérité coordonnées par la commission et menées par tous les gouvernements européens, tournent le dos à un développement progressiste de l’Europe, mais elles donnent le sentiment que c’est à cause de l’Europe que l’on vit moins bien en France. D’où le recul de la confiance en l’avenir et une défiance grandissante envers les partis politiques et les institutions européennes.
Le résultat des élections municipales en France nous montre que l’abstention ou le vote à l’extrême droite ne sont pas des cordes de rappel en faveur du monde du travail, bien au contraire.
J’ouvre ici une parenthèse. L’abstention, observée dans les urnes au niveau politique, se traduit aussi au niveau social, dans les luttes, et dans la participation aux élections de représentativité, même si celle-ci est plus importante dans les collèges cadres et techniciens et agents de maîtrise que dans le premier collège. Suite à la baisse de la représentativité CGT dans les dernières élections professionnelles, nous avons décidé de constituer un groupe de travail avec les fédérations concernées pour identifier et analyser ce qui relève de tendances générales. Je pense que l’Ugict en tant que telle devra y participer. Je ferme la parenthèse pour revenir à l’Europe.
A l’opposé d’un repli sur soi des peuples européens, c’est une Europe où chacun contribue au développement de tous, par ses propres atouts, qu’il nous faut construire, tous ensemble.
Le message de la CGT vis-à-vis des salariés, c’est qu’ils pèsent dans le débat pour la construction d’une Europe de progrès social. D’abord une Europe de la paix au moment où les risques de guerre civile à ses frontières sont réels, une Europe économique et sociale qui fasse de la création d’emplois et des droits sociaux sa priorité.
Au cours d’une récente tournée européenne où j’ai pu rencontrer mes homologues en Italie, au Royaume uni, en Espagne, en Belgique et en Allemagne, j’ai pu vérifier que le refus de l’austérité et cet espoir d’une Europe sociale sont partagés par tout le syndicalisme européen.
Des alternatives responsables aux politiques d’austérité économique, sont possibles. La mise en place du Plan d’investissement proposé par la Confédération européenne des syndicats (CES) permettrait de créer jusqu’à 11 millions d’emplois de qualité, dans une Europe qui compte aujourd’hui 26 millions de sans-emploi.
Les potentialités de rassemblement du monde du travail et du syndicalisme européens n’ont jamais été aussi fortes. Elles se sont traduites, le 4 avril dernier par une mobilisation très large et massive à l’appel de la CES pour dire non à l’austérité et oui aux alternatives pour changer de cap en Europe.
Cette semaine a lieu le congrès de la CSI à Berlin. J’y étais présent ces deux derniers jours.
Le moins que l’on puisse dire est que notre confédération internationale ne ressemble à aucune de ses composantes d’origine : CISL, CMT ou organisations non affiliées dont nous faisions partie, principalement issues de la FSM. La greffe est une réussite et sert l’objectif que nous poursuivions alors de réunification du mouvement syndical international au sein d’un pôle unifié et puissant. Nous notons plusieurs changements au cours des dernières années que nous ne pouvons que saluer. En particulier en termes de combativité.
La CSIn’hésite pas à claquer la porte de cycles internationaux de négociation, comme dernièrement lors de la conférence climatique de Varsovie en novembre 2013.
Pour défendre le droit de grève la CSI s’est engagée dans une guerre de tranchée avec le patronat qui a pris pour cible les conventions de l’OIT garantissant l’exercice du droit de grève.
Le thème général du document d’orientation du congrès porte sur le « renforcement du pouvoir des travailleurs » et s’articule autour de trois thèmes : la croissance syndicale, des emplois durables, des revenus sûrs et une protection sociale, et la défense des droits et libertés fondamentales et syndicales.
Ainsi, au niveau national, européen et international, le syndicalisme démontre ses capacités pour construire des alternatives en faveur du monde du travail.
En France, nous avons besoin de construire un autre discours que celui du fatalisme économique : un discours syndical, ancré dans les aspirations du monde du travail, qui donne à la fois du sens, confiance dans la possibilité de progrès et qui permette l’intervention des salariés.
C’est ce que nous voulons faire avec la campagne que nous avons lancée depuis plusieurs mois sur le coût du capital. Elle vise deux objectifs.
- D’abord casser le dogme sur lequel le patronat mène campagne : le travail serait un coût et pas une richesse.
- Le deuxième objectif est de donner des clés de compréhension aux salariés. Ils ont besoin de savoir que des alternatives existent à la situation qu’ils vivent aujourd’hui dans leur travail et dans leurs entreprises. Il faut qu’ils puissent s’emparer de leurs revendications sur les salaires, les conditions, le contenu et le sens du travail, la reconnaissance de leur qualification, en ayant à l’esprit qu’elles contribuent au développement de l’emploi et du financement de la protection sociale. Il faut qu’ils puissent mener le débat dans leur entreprise et dans les services sur l’utilisation des 230 milliards d’aides publiques accordées sans condition aux entreprises.
La CGT organise un colloque au Conseil Economique, Social et Environnemental le 2 juin prochain, qui va rassembler des économistes et des universitaires de différentes sensibilités. Nous y débattrons de l’évaluation du coût du capital et de sa responsabilité dans l’absence de développement productif des entreprises, et donc de l’emploi. Je vous invite à y participer.
Nous avons besoin de construire, dans la durée, une irruption des salariés sur le terrain social. La conflictualité existe et se développe dans de nombreuses entreprises sur les questions touchant aux salaires, à l’emploi, à la stratégie des entreprises. Aujourd’hui, les cheminots sont dans l’action pour opposer à l’austérité et la réduction de l’offre de transport, la voie du développement du service public. Je me rendrai tout à l’heure avec eux à la manifestation à Paris.
Mais nous savons aussi qu’il est nécessaire de faire grandir les mobilisations au delà des militants de la CGT.
Dans cette situation complexe, de crise profonde, dure pour les salariés, difficile pour le syndicalisme de conquêtes sociales tel que nous le revendiquons, il pourrait paraître plus facile, plus efficace, de se regrouper avec d’autres forces, politiques, associatives pour peser sur le patronat et les politiques d’austérité.
Ce serait alors accepter de limiter le périmètre aux militants les plus engagés socialement.
Ce serait renoncer à notre conception de syndicalisme de masse, en fermant la porte de la CGT aux salariés de sensibilités politiques différentes.
Ce serait renoncer à notre objectif de faire de la transformation du travail, dans les entreprises, les administrations et les services, le moteur de la transformation sociale. Or, c’est sur les questions touchant au travail, à la reconnaissance, à l’autonomie, aux conditions de travail que les salariés, et singulièrement les ICT attendent le syndicalisme, ou plutôt, faute de pouvoir compter sur le syndicalisme, qu’ils se débrouillent majoritairement tous seuls.
Lors de notre dernier confédéral, nous avons pris collectivement des engagements : rendre la CGT utile, accessible et solidaire.
Une CGT utile, accessible et solidaire, ce n’est pas seulement un slogan, c’est une volonté, une démarche syndicale et de conquête sociale.
C’est permettre aux salariés de se rencontrer, de débattre, de revendiquer et d’agir ensemble, c’est renforcer notre volonté d’être un syndicat de masse.
Rendre la CGT utile, accessible et solidaire, c’est l’objet de notre plan de travail confédéral engagé depuis maintenant plusieurs mois pour renforcer notre outil CGT, pour répondre au sentiment d’abandon et d’impuissance ressenti par de nombreux salariés et retraités.
C’est aussi nos efforts pour adapter notre travail revendicatif aux attentes et aux réalités des salariés, non pas pour renoncer mais pour avancer ensemble.
Dans cette démarche, notre approche sur le travail et l’exigence de sa transformation peuvent être un point d’appui considérable. C’est ce qui rassemble les salariés. C’est ce que nous ont dit une cinquantaine d’organisations de la CGT le 27 mars dernier dans la salle du CCN, à partir de leurs propres expériences. Les camarades d’Airbus, d’Outinord, ou de l’Hopital d’Alès.
Nous sommes la Confédération générale du Travail.
A part nous, quand on le fait, qui écoute les salariés aujourd’hui sur leur travail ?
Se mettre en situation d’écoute des salariés, n’est-ce pas mettre la CGT elle-même dans une meilleure situation d’écoute de la part de l’ensemble de ces salariés ?
N’est-ce pas être plus crédibles dans ce que nous affirmons ? Vouloir changer le travail pour changer la société.
Notre syndicalisme, parce qu’il s’appuie sur les aspirations des salariés et leur intervention sociale, a la faculté, pour peu qu’il le décide, de redonner la voix aux salariés, au singulier et au pluriel.
Notre syndicalisme peut réconcilier les aspirations individuelles et l’action collective. C’est le sens de notre appel à une irruption des salariés sur la scène sociale et du tract « 4 pages » confédéral qui va être mis à disposition des syndicats dès la semaine prochaine. Son objectif est d’aider les militants de la CGT à aller à la rencontre des salariés.
A travers cette démarche, nous donnons à la syndicalisation CGT un sens immédiat et concret pour tous les salariés, quels que soient leurs catégories, leurs métiers, ou leurs sensibilités.
Cette ambition pose évidemment la question de véritables syndicats structurés, et du déploiement de la CGT là où elle n’est pas implantée, qu’il s’agisse de catégories, de métiers, ou d’entreprises.
La syndicalisation des techniciens, agents de maîtrise et cadres, qui représentent plus de 47% du salariat, et beaucoup plus dans certaines entreprises, est posée en grand.
L’année 2013 confirme l’évolution du profil des nouveaux syndiqués.
Plus de femmes, plus de jeunes, avec un âge moyen des nouveaux syndiqués de 41 ans, plus de salariés des petites entreprises et plus de salariés du privé.
Par contre, nous n’arrivons pas à modifier le profil socio-professionnel de nos adhérents pour tendre vers la réalité du salariat.
Cette situation est à rapprocher de nos résultats de représentativité dans les différents collèges électoraux, où nous restons première organisation syndicale parmi les ouvriers employés, mais deuxième dans la maîtrise et deuxième chez les cadres. De ce point de vue, le « KIT représentativité » de l’UGICT est un outil à mettre à disposition de tous nos syndicats pour aider à la présence CGT dans les 2ème et 3ème collèges.
Mais ce que nous devons ancrer pour l’avenir, c’est l’adhésion des ICT à la CGT, à la fois pour lutter contre l’isolement, leur permettre d’intervenir dans la transformation de leur travail et de s’engager dans les luttes sous les formes qui leur conviennent.
Une tendance très inquiétante si elle devait se confirmer est la baisse proportionnelle des nouveaux adhérents techniciens et agents de maîtrise dans la CGT.
Les ingénieurs, cadres, techniciens et agents de maîtrise représentent 47% du salariat mais seulement 22% de nos adhérents et 21% des nouveaux adhérents 2013.
Avec la syndicalisation des ingénieurs, cadres et techniciens, la CGT joue sa première place d’organisation syndicale.
Ce n’est pas seulement le problème de notre outil spécifique, l’UGICT, c’est le problème de la CGT.
Le résultat des sondages que vous avez fait réaliser pour votre congrès montre le chemin qui reste à parcourir pour que le syndicalisme et la CGT soient perçus par les techniciens et les cadres comme efficaces pour agir sur leur travail et leur condition salariale.
Nous avons besoin de réfléchir ensemble, dans la CGT, avec l’UGICT, à nos formes d’organisation, à nos implantations syndicales, au rapport que les salariés d’aujourd’hui entretiennent avec leur travail pour que la CGT soit capable de répondre aux aspirations de tous les salariés, quelle que soit la taille de leur entreprise, leur statut, leur qualification.
La CGT dispose d’un crédit parmi ces catégories, une nouvelle écoute. Ce crédit, il faut le transformer. Travaillons-y ensemble !
Vive le 17ème congrès de l’Ugict ! Vive la CGT !
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