Ils sont 68% à considérer que leur charge de travail a augmenté depuis l'année dernière.
Challenges.fr – 2 cadres sur 3 trouvent qu’ils ne sont pas assez payés
Niveau de rémunération, charge de travail, reconnaissance, perspectives d’évolution professionnelle…, les cadres et techniciens n’ont pas vraiment le moral, selon deux sondages Viavoice pour l’Ugict-CGT (cadres) publiés jeudi 22 mai.
Pour les cadres, l’enquête montre qu’en matière de reconnaissance salariale, « tous les indicateurs sont au rouge », selon l’organisation syndicale.
Le niveau de rémunération est jugé en inadéquation avec leur degré d’implication par 65% des cadres (+18 points par rapport au dernier baromètre de janvier 2012). Il est aussi jugé en inadéquation par rapport à la charge de travail (61%, +14 points), le temps de travail réel (55%, +8 points), la qualification (47%, +6 points) ou encore les responsabilités (46%, +7 points).
Sur ces critères les femmes affichent un taux d’insatisfaction supérieur d’environ 10 points, note la CGT, ce qui confirme « la persistance du niveau des inégalités salariales » entre hommes et femmes.
Stagnation de l’évolution professionnelle
En matière d’évolution professionnelle, environ la moitié des cadres (49%) considèrent que depuis les cinq dernières années, celle-ci est marquée par la stagnation (42% évoquant une évolution positive et 9% négative). Et ils ne voient pas les choses s’arranger dans les années à venir, 57% prédisant une stagnation et 14% une dégradation de leur évolution professionnelle.
Une majorité de cadres évoquent aussi une forte dégradation des pratiques managériales (52%) au cours de l’année écoulée, un chiffre lui aussi en hausse de 11 points par rapport à 2012. Et les trois quarts (75%) ne se sentent pas associés aux choix stratégiques de leur employeur.
Près de sept cadres sur dix (68%) estiment que leur charge de travail a augmenté depuis le début de l’année précédente et 55% en disent autant de leur temps de travail.
Les techniciens encore plus déprimés
Du côté des techniciens et intermédiaires, interrogés dans un autre sondage, le moral n’est pas meilleur. 73% estiment que la rémunération n’est pas en adéquation avec l’implication, 68% avec la charge de travail ou encore 61% avec les responsabilités.
Une majorité de techniciens (52%) estiment aussi qu’au cours de l’année écoulée les pratiques managériales se sont dégradées et 56% disent ne pas avoir le sentiment d’être reconnus dans leur travail.
Dans un communiqué, la confédération y a vu le contrepoint du « message enchanteur » du Medef, qui a récemment lancé une campagne baptisée « Beau travail » pour promouvoir les emplois non pourvus.
Pour la CGT, « il y a bien une crise du travail, une fracture ouverte entre les aspirations à bien faire » et des méthodes de direction qui « sacralisent le +ni fait ni à faire+, la rentabilité financière, le +courtermisme+ ». Il faut, dit le syndicat « transformer le travail pour sortir de la crise et penser le progrès social ».
Les deux sondages, publiés à l’occasion du 17e congrès de l’Ugict-CGT, ont été menés en ligne du 3 au 10 avril auprès d’échantillons représentatifs de 1.003 cadres et de 1.000 techniciens, selon la méthode des quotas.
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Publié le 22-05-2014 à 18h00Mis à jour à 18h14
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