Pour la CGT, "il y a bien une crise du travail, une fracture ouverte entre les aspirations à bien faire" et des méthodes de direction qui "sacralisent le +ni fait ni à faire+, la rentabilité financière, le +courtermisme+". Il faut, dit le syndicat "transformer le travail pour sortir de la crise et penser le progrès social".
AFP – Les cadres et techniciens ont le moral dans les chaussettes (sondage)
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Les cadres et techniciens ont le moral dans les chaussettes (sondage)
PARIS, 22 mai 2014 (AFP) – Niveau de rémunération, charge de travail, reconnaissance, perspectives d’évolution professionnelle…, les cadres et techniciens n’ont pas vraiment le moral, selon deux sondages Viavoice pour l’Ugict-CGT (cadres) publiés jeudi.
Pour les cadres, l’enquête montre qu’en matière de reconnaissance salariale, « tous les indicateurs sont au rouge », selon l’organisation syndicale.
Le niveau de rémunération est jugé en inadéquation avec leur degré d’implication par 65% des cadres (+18 points par rapport au dernier baromètre de janvier 2012). Il est aussi jugé en inadéquation par rapport à la charge de travail (61%, +14 points), le temps de travail réel (55%, +8 points), la qualification (47%, +6 points) ou encore les responsabilités (46%, +7 points).
Sur ces critères les femmes affichent un taux d’insatisfaction supérieur d’environ 10 points, note la CGT, ce qui confirme « la persistance du niveau des inégalités salariales » entre hommes et femmes.
En matière d’évolution professionnelle, environ la moitié des cadres (49%) considèrent que depuis les cinq dernières années, celle-ci est marquée par la stagnation (42% évoquant une évolution positive et 9% négative). Et ils ne voient pas les choses s’arranger dans les années à venir, 57% prédisant une stagnation et 14% une dégradation de leur évolution professionnelle.
Une majorité de cadres évoquent aussi une forte dégradation des pratiques managériales (52%) au cours de l’année écoulée, un chiffre lui aussi en hausse de 11 points par rapport à 2012. Et les trois quarts (75%) ne se sentent pas associés aux choix stratégiques de leur employeur.
Près de sept cadres sur dix (68%) estiment que leur charge de travail a augmenté depuis le début de l’année précédente et 55% en disent autant de leur temps de travail.
Du côté des techniciens et intermédiaires, interrogés dans un autre sondage, le moral n’est pas meilleur. 73% estiment que la rémunération n’est pas en adéquation avec l’implication, 68% avec la charge de travail ou encore 61% avec les responsabilités.
Une majorité de techniciens (52%) estiment aussi qu’au cours de l’année écoulée les pratiques managériales se sont dégradées et 56% disent ne pas avoir le sentiment d’être reconnus dans leur travail.
Les deux sondages, publiés à l’occasion du 17e congrès de l’Ugict-CGT, ont été menés en ligne du 3 au 10 avril auprès d’échantillons représentatifs de 1.003 cadres et de 1.000 techniciens, selon la méthode des quotas.
Dans un communiqué, la confédération y a vu le contrepoint du « message enchanteur » du Medef, qui a récemment lancé une campagne baptisée « Beau travail » pour promouvoir les emplois non pourvus.
Pour la CGT, « il y a bien une crise du travail, une fracture ouverte entre les aspirations à bien faire » et des méthodes de direction qui « sacralisent le +ni fait ni à faire+, la rentabilité financière, le +courtermisme+ ». Il faut, dit le syndicat « transformer le travail pour sortir de la crise et penser le progrès social ».
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